le tiers monde aujourd'hui
Le système déraille et entre alors dans sa crise terminale et parvient à une bifurcation. (2) Le Tiers du monde, sous-développement et développement, PUF, Paris, 1956. L'auteur y évoque l'existence de deux mondes, pays « occidentaux » et pays du « bloc communiste », entre lesquels sévit une guerre froide pouvant se muer en conflit ouvert ; cette opposition tend à nier l'existence d'un troisième monde, l'ensemble des pays sous-développés, d'ailleurs convoités par les deux blocs. De plus en plus de jeunes diplômés quittent le paradis sur terre. D’où l’importance de l’invention du concept de tiers-monde. – au même titre que la quasi-totalité des pays africains – ; d'autres ont été ravagés par les guerres (ancienne Indochine) ; tandis qu'ont émergé de nouvelles puissances industrielles et financières (Corée du Sud, Taiwan), qui se sont montrées capables de construire une industrie fondée sur leur marché intérieur, et qui peuvent prendre place, comme le fait aujourd'hui la Chine, dans le système du commerce mondial. (6) Lire Benjamin Coriat et Robert Boyer, « De la crise comme “destruction créatrice”… ou le retour de Schumpeter », Le Monde diplomatique, septembre 1984. Les Etats représentent en effet une composante essentielle de la capacité d’accumulation capitaliste : ils rendent possible la constitution de quasi-monopoles, seules sources de profits significatifs. Les indices sociaux ne sont pas forcément plus pertinents. et subst. Malgré une situation plus compliquée, l’évolution au Proche-Orient aboutissait à des résultats comparables. Comme il serait saugrenue de déporter un leader du tiers-monde aujourd’hui d’une colonie à l’autre, cf. INTRODUCTION L’expression tiers monde apparait pour la première fois en 1952 sous la plume du démographe et économiste français Alfred Sauvy.Vers les années 60, cette expression désignait encore presque tous les pays asiatiques, tout le continent africain, l’Amérique latine et méridionale et quelque pays de l‘Europe de l’Est. (4) Le tiers Monde et la gauche, Seuil, Paris, 1979. Logiquement, donc, il convient d’internaliser entièrement les coûts de transformation, c’est-à-dire de les imputer aux compagnies, dont les marges bénéficiaires diminueront d’autant. Ainsi, si le véhicule descend la côte, ce n’est certainement pas en ligne droite. Voilà une preuve concrète de l’hypothèse schumpétérienne. Dans les années 1970, la prise de position chinoise contribue à donner, en France surtout, une dimension idéologique au débat et favorise la cristallisation d'un tiers-mondisme parfois caricatural. b) Adj. Les firmes tenues pour responsables des déchets, ou bien les citoyens ? La mortalité infantile a diminué de moitié et le taux brut de mortalité est aujourd'hui le même dans les pays développés et dans le Tiers Monde (10 p. 1 000), même si cette bonne performance est à relativiser par la jeunesse de la population des pays pauvres. Réalité sur laquelle les pays riches, réunis à Okinawa, viennent à nouveau de verser des larmes de crocodile. Le tiers monde, qu’est-ce ? Les Etats-Unis concédaient l’indépendance aux Philippines dès 1946, mais la France n’entendait pas suivre leur exemple en Indochine, pas plus que les Pays-Bas aux Indes néerlandaises — d’où des gu… Les polluants déversés dans le ruisseau risquent d’empoisonner celui-ci et même de causer, des dizaines d’années plus tard peut-être, de graves dommages. À ceux qui pensent que la colonisation doit être mise en cause, on peut rétorquer que l'Éthiopie, qui l'a pratiquement ignorée, est le pays le plus pauvre de l'Afrique sub-saharienne. Le tiers-monde de 1970 aux années 2000 Le « tiers monde » nommé ainsi depuis 1952 par Alfred Sauvy a vu son cas commencé à être traité en 1955 à la conférence de Bandung, il s'est avéré être la partie du monde non alignée sur l'influence soviétique de l'URSS ou celle des E.-U. Il s'agit d'un ensemble... État d'Afrique orientale, l'Éthiopie est limitée au sud par le... Mohandas Karamchand Gandhi, surnommé le Mahatma (« la Grande Âme »). Son dernier livre est, Ces zoos humains de la République coloniale, De la crise comme “destruction créatrice”… ou le retour de Schumpeter. Mais cette phase voit également le transfert de liquidités du secteur productif (moins profitable) vers la spéculation, avec pour conséquence des crises d’endettement et des déplacements massifs de capitaux accumulés. Le concept de tiers-monde faisait sens dans la politique des années 60. La différenciation s'accélère encore aujourd'hui ( voir le cours sur l'espace mondial ). Certains pays (principalement asiatiques, notamment les « Dragons ») paraissent avoir « décollé » en se tournant résolument vers le développement industriel destiné à l'exportation sur le marché mondial, tandis que d’autres s’enfoncent dans la misère et le désordre politique ; l'unité du tiers-monde ne se situe donc plus dans le seul indicateur de pauvreté, et la concurrence économique ne peut qu'exacerber les divisions. L'Amérique latine, la plus métissée des grandes régions du tiers-monde, la plus proche des pays riches quant à l'origine du peuplement (langues, usages sociaux, religions…), recherche aujourd'hui au moins autant sa voie dans le retour à ses spécificités, dans son passé précolombien, que dans l'utopie révolutionnaire importée qui lui permettait de se dresser contre les États-Unis. Bien sûr, les premiers ne se présenteront pas sous ces dehors : ils s’affirmeront modernisateurs, nouveaux démocrates, défenseurs de la liberté, progressistes, voire révolutionnaires. À l'inverse, l'Afrique se situe aux niveaux les plus bas pour tous les indices de bien-être et de développement économique, et sa croissance démographique se maintient, voire s'accentue, en dépit de l'exode rural. Il s’agit également d’une période d’hégémonie incontestée des Etats-Unis ainsi que d’épanouissement des mouvements de libération nationale. Au cœur de ce monde développé, j'ai vu des scènes qui rappellent davantage le tiers-monde. En Asie, les colonies ne pouvaient être rétablies. Cette dynamique intervient dans les différents pays qui composent le système-monde à des moments et selon des rythmes différents, mais le mouvement s’accélère presque partout. Parmi les quatre points de la politique nord-américaine à l'égard du communisme, le dernier précisait que les États-Unis apporteraient leur aide financière, économique et militaire à tout État menacé par la subversion communiste. Pour eux, la colonisation, qui avait nui à l'investissement et à l'évolution sociale, constituait le principal facteur du retard en matière de développement ; ils pensaient que le protectionnisme des métropoles avait exclu les colonies de l'évolution économique mondiale. D’abord, les peurs sociales se multiplient, incitant les individus à reprendre à l’Etat son rôle de garant de leur sécurité. Les cycles de Kondratiev relèvent du fonctionnement « normal » de l’économie capitaliste, mais ils ne s’interrompent pas parce que le système entre en crise. - L'état de santé des populations en Europe et dans les pays du tiers monde (1) - Les aides pour améliorer la santé des populations du tiers monde (2-3) - Les problèmes les … Les pays occidentaux étaient devenus keynésiens, avec Etat-providence, partis de « gauche » légitimes et « alternance » au pouvoir. La croissance démographique du monde européen au xixe s. résultait, en revanche, d'une évolution endogène de la société dans sa production, ses techniques médicales et sa pratique de l'hygiène. Ils comprennent non seulement le prix d’achat, mais aussi des charges liées au traitement des matériaux. La première tendance lourde concerne le pourcentage du coût de la production représenté par l’agrégat mondial des salaires réels. En même temps, ils dénonçaient la « collusion soviétique » avec cette hégémonie. D’un point de vue analytique, la réponse dépend de la relation entre les cycles de Kondratiev et la crise systémique. La plupart d’entre elles avaient été occupées pendant la seconde guerre mondiale par les Japonais, si bien qu’après 1945 les pouvoirs coloniaux s’y trouvaient en position de faiblesse. Ceux-là mêmes qui se plaignent de payer trop d’impôts exigent aussi l’amélioration des services publics... Résultant de tendances toujours plus prononcées, trois contraintes structurelles majeures pèsent donc sur la capacité des capitalistes à accumuler des capitaux. Rappelons l’abandon après 1946 des communistes grecs en pleine guerre civile ou les conseils de prudence prodigués aux communistes chinois leur suggérant de conclure un arrangement avec Tchang Kaï-chek — Mao n’en tint aucun compte. L'entrée officielle de la Chine dans le débat est tardive. Les gouvernements pourraient certes entreprendre une immense campagne de dépollution et de renouvellement organique. Considérant que seul leur modèle peut résorber les problèmes de développement, ils ne jugent pas nécessaire d'analyser la spécificité des pays dits sous-développés. Celui-ci re- groupe un ensemble hétérogène de pays ayant cha- cun sa propre marge de manoeuvre, marge Vingt-sept ans plus tard, en pleine mondialisation néolibérale, on se frotte les yeux en se demandant comment la roue a pu tourner à ce point. Le tiers monde existe-t-il encore ? ↑ Sophie Bessis, « Les nouveaux enjeux et les nouveaux acteurs des débats internationaux dans les années 90 », dans Tiers-Monde, 151, Paris, 1997, p. 659-675, part. Si la croissance démographique aggrave la pauvreté, elle n'en est pas la cause unique ; celle-ci est bien aujourd'hui dans la recherche du profit à l'échelle mondiale, dont, fût-ce à un moindre degré, pâtissent même les pays industrialisés, victimes des délocalisations vers des pays où la main-d'œuvre est moins chère. Pour ce vaste monde sous tutelle, où la pauvreté surpassait — et de loin — celle des pays « industrialisés », la priorité allait à la « libération nationale ». Bakchich pour amadouer les « classes dangereuses », donc pour contenir la lutte des classes, la satisfaction de ces revendications populaires — que nous appelons « démocratisation » — n’en constitue pas moins une tendance lourde des derniers siècles. Ainsi, jusqu’au milieu des années 50, pour les deux Grands, « le neutralisme [était] immoral », selon la formule de John Foster Dulles. Dans les pays occidentaux, cette approche poussait les militants à se consacrer prioritairement et avec passion aux mouvements de solidarité avec le tiers-monde. Besoin d'un professeur d'Histoire ? En 1978, Jacques Julliard lançait, dans les colonnes du Nouvel Observateur, une polémique sous le titre « Le tiers monde et la gauche », dénonçant des régimes soit corrompus, injustes, policiers et souvent sanglants, soit chaotiques, tyranniques et non moins sanguinaires. Dans les années 1960, le géographe Yves Lacoste a dressé une liste de 14 critères qui avaient pour objectif plus de repérer que de définir les pays sous-développés. L’issue est intrinsèquement incertaine et donc ouverte à l’intervention et à la créativité humaines. Quant aux mouvements de libération nationale, ils avaient triomphé dans le tiers-monde ou se trouvaient sur le point de vaincre. Tout. A devenir quelque chose (3). Reprenons notre exemple. Les pays dits du Tiers Monde ont considérablement évolué. Malgré les destructions massives de la guerre et les difficultés d’approvisionnement en Europe, le climat, à nouveau, était à l’optimisme. ... Aujourd'hui . Certes, on peut penser rétrospectivement que ce nouveau cadre relevait d’un jeu assez formel, dont les arrangements de Yalta avaient défini à l’avance les paramètres et les limites. En effet, prétendre que le marché imposerait le niveau des salaires est trompeur, car ce dernier est aussi fonction, d’une part, de la force politique des travailleurs, secteur par secteur, et, d’autre part, des possibilités de délocalisation qui s’offrent réellement au patronat. C’est précisément ce qui est en train d’arriver actuellement. Cependant, une fois ce constat pos, les solutions proposées au problème de la pauvreté sont multiples : certains défendent la « voie chinoise », d’autres militent en faveur d’un marxisme épuré de ses « hérésies » léninistes et staliniennes, tandis que d'autres encore fondent leurs espoirs sur les idéaux de solidarité qui auraient existé dans les sociétés dites « traditionnelles ». Mais la réalité à laquelle il renvoyait demeure, de façon plus manifeste encore maintenant qu’hier. L'évolution de nombreux pays asiatiques, en premier lieu le Japon, montre que la croissance économique et le développement ne sont pas réservés aux pays européens ou d'Amérique du Nord de tradition judéo-chrétienne ; de plus, il n'est pas certain que leur prospérité matérielle débouche sur la constitution de sociétés construites sur le modèle occidental. Pour en prendre la mesure, il faut examiner les trois principaux trends séculaires qui approchent de leurs limites et freinent donc l’accumulation incessante de capital — laquelle définit le capitalisme en tant que système historique. Le thème du « sous-développement » était apparu dans un discours du président américain Harry Truman, prononcé en 1949, au début de la guerre froide. Cependant, ces deux facteurs s’effacent avec le temps, et, progressivement, ces travailleurs commencent aussi à exiger de meilleures rémunérations. Ils n’en fut rien : dans le monde entier, ces mouvements déçurent les espoirs placés en eux. Gamal Abdel Nasser. Bien sûr, tant que les mouvements communistes, sociaux-démocrates ou de libération nationale se battaient contre des régimes dictatoriaux, coloniaux ou simplement conservateurs, ils ne prônaient pas la patience, bien au contraire. Le monde dit « développé » deviendrait-il dépendant des pays pétroliers ? Entretemps, le modèle chinois a déjà influencé des pays du tiers-monde, séduits par les idéaux d'égalité et de bien-être qui paraissaient l'animer. (3) Emmanuel-Joseph Sieyès, brochure Qu’est-ce que le Tiers Etat ? L'expression « tiers-monde » a été créée par le démographe français Alfred Sauvy dans un article publié le 14 août 1952 par l'hebdomadaire l'Observateur (ancêtre du Nouvel Observateur), à la dernière phrase d'une chronique intitulée « Trois mondes, une planète ». Si les nouveaux immigrants d’origine rurale, arrivant pour la première fois sur le marché du travail, ont toujours constitué le principal réservoir de main-d’œuvre à bas prix, c’est qu’ils acceptent des salaires inférieurs aux normes mondiales. Le démographe français l’utilisa pour la première fois au début des années 50 (1), et la choisit pour titre d’un livre dirigé par Georges Balandier dont il écrivit la préface (2). Aujourd’hui, l’expression du tiers-monde est considérée comme péjorative et cela s’explique en particulier par l’évolution qu’a suivie le Tiers-monde. Néanmoins, les plus grands progrès des agricultures du tiers-monde sont liés à l'utilisation de plantes également cultivées dans les pays développés (maïs, riz, blé) et de techniques qui y sont fort bien connues, à commencer par l'irrigation. Désireux de créer une force interétatique, ils ne s’adressèrent qu’à des Etats indépendants. Comment, par exemple, rendre compte officiellement et statistiquement de l'activité du secteur informel, qui, par définition, fonctionne en marge des règlements ? L'auteur y évoque l'existence de deux mondes, p… Ces contrastes significatifs au sein d’un même groupe (les pays du tiers-monde) incitent à s'interroger sur la pertinence de certains indicateurs. C’est dire qu’en 1955, déjà, on différenciait Pékin et Moscou. Telle est la promesse de l’idéologie libérale, qui, depuis cent cinquante ans, domine. Si cela ne signifie pas que leur milieu écologique confère irrémédiablement la pauvreté aux pays tropicaux, il est plus que probable que leur développement agricole suppose des techniques spécifiques que les pays industriels n'avaient pas de motif pressant de rechercher. L’incompréhension mu tu elle est totale ! Une décision collective de dépollution peut répondre au problème, l’instance qui entreprend le nettoyage — souvent l’Etat — en supportant alors les frais. Le cadre éphémère dans lequel il fut forgé — la guerre froide — a disparu. D’une part, l’exigence de sécurité (armée, police), qui a entraîné des dépenses de plus en plus élevées au cours des siècles. Ils contribuent aussi — en les réprimant ou en les achetant — à dompter les « classes dangereuses ». Les choses iront sûrement mieux, sinon dans l’immédiat, du moins pour nos enfants et nos petits-enfants. Martin Khor, Directeur du Réseau Tiers-Monde...: Martin Khor, Director of the Third World Network...: Alors que ce pays faisait autrefois figure de modèle pour le Tiers-Monde, c'est aujourd'hui tout le contraire. II. (janvier 1789). Pour les pays d’accueil, il s’agit d’un développement « de seconde main ». Le tiers-monde s'offrait donc comme un champ d'expansion idéal pour l'industrie de la cigarette. D’un point de vue politique, il s’agit de déterminer quel type d’action sociale est possible et souhaitable au cours d’une telle transition. Tiers-mondiste, adj. De vieilles industries sont délocalisées vers des zones à bas salaires soigneusement sélectionnées, qui donnent, du coup, l’impression de se développer. Et pour cause : dès 1960, les nations du tiers-monde disposaient, à l’Assemblée générale des Nations unies, d’une majorité leur permettant d’imposer une série de déclarations légitimant les aspirations anticoloniales. Et le tiers-monde, du coup, s’organisait et se théorisait. masc. Mais seule compte la substance des propositions, et non la rhétorique. L’URSS allait en tirer la leçon l’année suivante : après le XXe Congrès du PCUS et le fameux rapport Khrouchtchev, elle cesserait de décrire les mouvements de libération nationale du tiers-monde comme « bourgeois » et « réactionnaires », leur reconnaissant subitement des vertus « démocratiques » et même « socialistes » en gestation. Londres reculait plus rapidement, acceptant l’indépendance de la Birmanie, de l’Inde et du Pakistan. L’expression tiers monde apparait pour la première fois en 1952 sous la plume du démographe et économiste français Alfred Sauvy. Au total, le combat contre le colonialisme et pour les droits de l'homme ne fut pas, comme l'imaginèrent les premiers tiers-mondistes d'alors, le prologue du combat pour le socialisme (Le Nouvel Observateur, 29 oct. 1979, p. 63, col. 2). Apôtre national et religieux de l'Inde... État d'Asie méridionale baigné à l'ouest par la mer d'Arabie, à l'est par le golfe du Bengale... Ralentissement volontaire de la production économique. Dans le tiers-monde, on voit plutôt dans cette évolution la résurgence d’une doctrine impérialiste de mission civilisatrice. En 1954, cinq leaders de pays qui refusaient le manichéisme de la guerre froide — l’Indien Nehru, l’Egyptien Nasser, le Yougoslave Tito, l’Indonésien Sukarno et le Cinghalais Kofélawala se réunissaient et décidaient de convoquer une conférence afro-asiatique à Bandung. Entré dans le vocabulaire courant, le terme « tiers-monde », désignant l'ensemble des pays pauvres, à l'exclusion de tout élément de l'ancien bloc soviétique, s'est banalisé sous forme d'une image aux contours flous. Conçues pour comprendre le système-monde actuel, les grilles de lecture habituelles ne paraîtront plus pertinentes — une impression partiellement fausse : les analyses traditionnelles rendront bien compte des phénomènes en voie de disparition, mais non de la transition elle-même. Courtisées par les deux Grands, elles entendaient échapper à la logique des blocs. Dans le tiers-monde, ce phénomène, qui n'a jamais eu d'équivalent (la croissance démographique annuelle n'a pas dépassé 1 % par an dans l'Europe du xixe s.), est à la fois signe et cause de sous-développement : il est signe car il traduit des attitudes à l'égard de la vie quotidienne, des relations personnelles et sociales, de l'investissement dans l'éducation ou encore de la sécurité sociale ; il est cause dans la mesure où il provoque des tensions supplémentaires dans des économies peu productives où la proportion d'inactifs s'est brutalement accrue, tant par l'accroissement du nombre des personnes âgées que par le nombre croissant d’enfants, deux conséquences des progrès « importés » de la médecine de masse. Mais il y avait une deuxième thématique : la période 1945-1968 avait vu, presque partout, se réaliser un rêve centenaire — celui des mouvements des trois sensibilités (communiste, sociale-démocrate et de libération nationale) — d’arriver enfin aux commandes de l’Etat. La première phase achevée, le temps venait de juger la seconde à ses résultats. L'expression « tiers-monde » a été créée par le démographe français Alfred Sauvy dans un article publié le 14 août 1952 par l'hebdomadaire l'Observateur (ancêtre du Nouvel Observateur), à la dernière phrase d'une chronique intitulée « Trois mondes, une planète ». Or cette voiture, nous l’avons vu, subit trois contraintes, qui peuvent être assimilées à autant de dommages à sa carrosserie ou à ses roues. Le tiers-monde est en fait principalement composé de pays partageant des Faut-il croire les indicateurs de richesse . On entre alors dans un cercle vicieux : plus les gens prennent en main leur défense, plus la violence devient chaotique et moins les Etats parviennent à gérer la situation. Les Etats-Unis considéraient la question coloniale comme absolument secondaire, et s’en remettaient pour la résoudre au bon vouloir des puissances coloniales. Mais l'approche d’Alfred Sauvy, combinant aspects politiques, économiques, sociaux et culturels, a souvent été détournée dans un sens plus strictement politique et idéologique, avec notamment une assimilation entre « pays du tiers-monde » et « pays non alignés », puis par la déviance progressive de cette dernière notion. Lorsque cela se produit, les rythmes cycliques ne parviennent plus à rétablir l’équilibre. Le bas, au moment où la mondialisation libérale a commencé, c’était le tiers-monde. En outre, socialement déracinés et politiquement désorientés, ils ne sont pas en mesure de défendre leurs intérêts. La Conférence tricontinentale de La Havane (Cuba, 1966) a mis en valeur l'unité du tiers-monde, marquant au passage une déviance politique manifeste du non-alignement, certains pays non alignés restant résolument anticommunistes, d'autres hésitant souvent entre les versions soviétique et chinoise du communisme. Plus ce pourcentage est bas, plus les profits sont élevés. Somme toute, leur position était comparable à celle des Anglais à la fin du xixe s. : Londres était défavorable à une colonisation politique de l'Afrique et ne s'y risqua que contrainte et forcée par l'impérialisme de puissances comme l'Allemagne et la France. Anticommunistes, les Américains étaient aussi anticolonialistes, au risque de provoquer le mécontentement de leurs alliés européens, alors trop dépendants pour regimber fortement. La disparité des indices témoigne, entre autres, des disparités dans la répartition et l'ampleur du peuplement, dans les types de structures économiques et sociales. qualifier des espaces autres que le domicile ou le lieu de travail, des lieux « tiers ». Vittorio DE FILIPPIS Pauvretés et inégalités dans le tiers monde, Pierre Salama et Jacques Valier, éd. S’ouvrait ainsi l’ère de la « décolonisation ». » Alfred Sauvy établit donc une comparaison explicite entre le tiers-monde et le tiers état de la France de l'Ancien Régime, autre ensemble aux contours flous, sans unité sociale, comprenant les misérables ouvriers agricoles comme les bourgeois cossus, unis seulement par l'absence de participation aux privilèges dont bénéficiaient noblesse et clergé. L'expression « pays du tiers-monde » a été créée en 1952 par Alfred Sauvy, un démographe français. Le stock mondial est aujourd’hui entièrement assuré par une seule usine, et le produit naturel, jusqu‘à présent cultivé en Corée et en La notion de tiers-monde, devenue plurielle, retrouverait alors une redoutable actualité. Poursuivant sa réflexion sur l'unité et la diversité du tiers-monde, Yves Lacoste en est venu, vers la fin des années 1970, à considérer qu'un critère commun et presque unique unissait ses constituants : l'ampleur de la croissance démographique (toujours supérieure à 2 % par an, alors qu'elle reste sensiblement inférieure à ce seuil dans le reste du monde). Des exclus qui font d’ailleurs penser à ce qu’on appelait autrefois le tiers-monde... Où en sommes-nous vraiment ? Le boom incroyable de ces dernières années s’explique par le fait que les exercices spéculatifs qui caractérisent la fin d’une phase B coïncident avec la mise en place de nouveaux monopoles, qui doivent permettre le début d’une nouvelle phase A. Le dirigisme économique est passé de mode. L'Amérique latine se distingue par un très fort taux d'urbanisation, des PNB par habitant et des niveaux de consommation d'énergie relativement élevés, une croissance démographique encore forte mais dont la décrue est amorcée. Le prix d’achat revient à 100 % à l’entreprise, qui va éventuellement en tirer profit, mais les dépenses pour le traitement des matériaux incombent souvent, elles, à un tiers. Le Tiers Monde est dans le contexte de la guerre froide, un troisième groupe de pays, distinct du (5) Pour Nikolaï Kondratiev (1892-1938), l’histoire économique repose, depuis deux siècles, sur des cycles économiques longs (d’une durée de cinquante à soixante ans) alternant phases de croissance liées aux révolutions scientifiques et technologiques (A) et phases de récession dues au suréquipement et à la surcapitalisation (B). Les économistes appellent cela l’« externalisation des coûts ». et subst. Les révolutionnaires de 68 condamnaient l’hégémonie américaine et ses manifestations les plus funestes, comme la guerre du Vietnam. C'est en 1973 seulement que Mao Zedong affirme que la Chine appartient au tiers-monde. Il survit à la lisière du système-monde, plus polarisé que jamais, où les écarts de revenus et de conditions de vie ont atteint un niveau inégalé dans l’histoire de l’humanité. Rien. Mais, sur la longue durée, la tendance à la « démocratisation » des instances politiques, caractéristique de toute l’histoire du système-monde moderne, a accru le pouvoir politique des classes laborieuses dans presque tous les pays. Autant de facteurs qui exercent et exerceront de plus en plus des pressions sérieuses sur les niveaux de profit. Et, le système-monde étant resté capitaliste, les régimes situés en dehors du centre se sont retrouvés structurellement incapables de « rattraper » les pays riches. Marginalisé dans les années 80, il est complètement mort dans les années 90. Un indice beaucoup plus fin, le taux de mortalité infantile, traduit le même type de disparité entre les trois continents. Dans les deux cas, la puissance économique dominante de l'époque estimait avoir tout à gagner au libre jeu du marché. Elle fut rapidement adoptée dans le discours intellectuel mondial. Il y a un manque de soutien, un manque d’équipement. Il s'accompagne de diverses notions – « pays sous-développés » ou « pays en voie de développement », « pays du Sud » –, souvent considérées comme synonymes. Nul ne le sait. : Where this country used to be a model for the Third World of how things should be done, it has now degenerated into its own opposite. Or cette charge démographique supplémentaire affecte des sociétés qui ont brutalement découvert, avec la mondialisation des échanges et de l'information, l'importance cruciale de besoins matériels, que seule une minorité de privilégiés parvient à satisfaire. La fin de la seconde guerre mondiale marquait la défaite du fascisme, le triomphe de l’alliance entre Occidentaux et Soviétiques. Alors même que ces derniers font face à trois facteurs de baisse tendancielle du taux global du profit, les Etats parviennent moins qu’autrefois à les aider à résoudre ces dilemmes. L’économie-monde capitaliste semble à son apogée : elle entre donc en crise. Il convenait donc, au moyen d'une aide économique et financière, d'accélérer un processus trop lent, ou parfois à peine amorcé. English Translation of “tiers monde” | The official Collins French-English Dictionary online. ». Les bouleversements politiques et économiques de la fin du xxe s. ont profondément modifié la réflexion sur le tiers-monde. Malgré des réformes nombreuses et nécessaires, les régimes postrévolutionnaires ont échoué à réduire de manière significative les écarts de revenus. Or, ce terme semble trouver une résonnance particulière aujourd’hui, dans un contexte marqué par une mobilité accrue, une transformation digitale des pratiques de travail et une recomposition … Reste à savoir ce qui va se passer au cours de cette transition de l’actuel système vers un ou plusieurs autres. C’est ainsi qu’elles firent de la décennie 70 celle du développement. Or, ces deux facteurs varient sans cesse. Sauf que, si le conducteur accélère, il pourrait bien verser dans le fossé. Certes, ici et là, des contre-offensives politiques montées par les groupes capitalistes peuvent leur infliger des revers. Risquons une métaphore. Le bloc des non-alignés (non-alignement), dont le premier « sommet » s’est tenu en 1961, réunissait des pays dont les options économiques et sociales étaient très différentes, mais qui tous, à des degrés divers, misaient sur un jeu de bascule entre les deux blocs, tâchant d'en retirer le plus grand profit. Les Nord-Américains ne négligeaient pas les causes politiques du sous-développement. Pourquoi et comment ce retournement s’est-il produit ? Nous nous trouvons à un carrefour où il importe d’unifier connaissances, imagination et praxis si nous ne voulons pas constater, d’ici un siècle, que plus ça change plus c’est la même chose. Qui inviter ? L’épicentre de la crise s’est situé dans les pays de l’OCDE et non dans les pays d’Afrique, d’Asie ou … Ou bien recouvrent-ils un revers politique majeur ? utilisée dans les pays du tiers-monde, faute de pouvoir disposer d’un IDH fiable. C’est ainsi qu’on s’engagea sur le chemin de la désillusion. Pour reprendre un concept élaboré par un auteur fort éloigné de la problématique du développement, Pierre Gourou, ce sont les « encadrements » qui paraissent en cause. À partir des années 70, l'appellation du Tiers-Monde ne sera plus utilisée, lui préférant l'expression de Pays en développement ou les Suds.
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